Les principales opérations aériennes américaines au Vietnam
Introduction
Les forces de l'USAF furent largement déployées durant la guerre du Vietnam. Les premiers bombardements sur le nord eurent lieu dès 1964 juste après l'incident du Golfe du Tonkin, et en mars 1965 ce fut le début de la très longue série de bombardements de l'opération Rolling Thunder. L'objectif était d'ôter toute volonté aux forces nord-vietnamiennes de continuer à se battre. Pour ce faire des frappes innombrables eurent lieu sur les sites logistiques et industriels, les défenses antiaériennes, l'approvisionnement via la piste Ho Chi Minh avec la volonté d'amener le Nord à la table des négociations de paix.
L'USAF déversa plus de bombes, entre 1965 et 1968, durant ses opérations de combat au Vietnam que durant la seconde guerre mondiale.
Bien que les forces alliées aient mis en déroute les communistes dans leur attaque massive du Têt, début 1968, la presse américaine présenta une image fausse et négative du résultats des actions militaires. En conséquence l'opinion publique américaine fut abasourdie par l'apparente ampleur et puissance de l'offensive communiste sans en voir l'échec réel. Pour elle l'impact psychologique était tel que la possiblité de gagner encore le conflit s'était évanouie. De ce fait pour pousser rapidement le Nord à la table des négociations, le président américain décida de stopper les bombardements sur le Nord au délà du 20ème parallèle mettant fin à Rolling Thunder le 11 Novembre 1968. Cependant avec son administration il décida de secrètement déplacer le champ des opérations au Sud-Ouest de la piste Ho Chi Minh dans le Sud Laos, en autorisant une nouvelle opération de bombardements dénommée Commando Hunt.
L'USAF joua également un rôle majeur pour stopper l'attaque communiste durant l'offensive de printemps de 1972. Sa capacité à un déploiement rapide d'appareils de tout type apporta un soutien sans équivalent à l'ARVN afin de repousser la tentative d'invasion.
L'opération Linebacker prouva à l'ensemble des belligérants que même en l'absence de troupes au sol américaines en quantité significative, les USA pouvaient encore largement influencer le cours de la guerre.
La guerre aérienne américaine se termina avec l'opération Linebacker II, aussi connue sous le nom de "Christmas Bombings", qui permit d'aider à finaliser la mise en place des négociations de paix à Paris.
Barrel Roll - 14 Décembre 1964 - 29 mars 1972
Au printemps 1964, le Pathet Lao et les troupes de l'ANV rejetèrent les troupes laotiennes en dehors de la plaine des Jarres. Le 9 juin 1964, le président Johnson ordonna une frappe de F-100 contre l'ennemi en représailles à la perte d'un appareil US. Les frappes dans cette plaine des Jarres s'intensifièrent en décembre 1964 sous le nom de code de Barrel Roll. Toutes les cibles attaquées étaient préalablement validées par l'ambassadeur américain en poste au Laos. L'opération Barrel Roll dans son ensemble était une opération secrète menée par la 2nd Air Force Division (qui deviendra la 7th Air Force) et la Task Force 77 de l'USN. Il s'agissait de missions d'interdiction et de support aérien rapproché conduites au royaume du Laos entre le 14 décembre 1964 et le 29 mars 1973.
Le but initial de Barrel Roll était d'envoyer un signal fort aux dirigeants du Nord-Vietnam afin de stopper leur insurrection vers le Sud. Le théâtre des opérations se trouvait au Laos pour la simple et bonne raison que le couloir d'approvisionnement de la piste Ho Chi Minh se trouvait principalement sur la frontière entre les deux pays.
L'opération était donc orientée sur des missions d'interdictions contre les véhicules et autres troupes en déplacement le long de cette piste.
Barell Roll évolua vers des missions de support rapproché pour les forces royales Laotiennes mais aussi pour les mercenaires employés par la CIA, les mercenaires Thai en actions secrètes sur le terrain dans le nord Laos pour tenter d'endiguer le flot croissant des offensives communistes nord vietnamiennes et des troupes du Pathet Lao.
Barrel Roll fut l'une des missions les mieux gardée secrète, longtemps inconnue des non-initiés. Elle dévoile un des aspects inconnus de l'engagement militaire américain en Asie du Sud-Est.
En raison de la neutralité du Laos qui avait été garantie par la conférence de Genève de 1954 et de 1962, Les États-Unis, mais également le Nord Vietnam s'efforcèrent de maintenir le secret sur leurs opérations au Laos. Même si chaque partie aurait pu tirer profit de l'officialisation de la violation de neutralité du Laos par leur adversaire, les deux côtés avaient plus à gagner en ne faisant pas de vagues à ce sujet. Cependant à la fin du conflit en 1973, le Laos sortit de neuf ans de guerre "non officielle" tout aussi dévasté que les autres pays asiatiques officiellement acteurs de la guerre du Vietnam.
Rolling Thunder - 24 Février 1965 - 11 Novembre 1968
L'USAF et l'USN engagèrent l'opération de bombardement Rolling Thunder pour forcer Ho Chi Minh à abandonner ses ambitions de conquète du Sud-Vietnam.
L'opération, à ses débuts, apparaissait avant tout comme un signal diplomatique pour impressionner Hanoi et montrer la détermination américaine quant à son implication croissante mais visait aussi à remonter le moral des Sud-Vietnamiens.
L'administration Johnson imposa cependant des restrictions quant aux cibles potentielles, avec des zones tampon hors limites ne tenant pas à ce que les 2 grands pays communistes qu'étaient la Chine et l'Union Soviètique soient impliqués de trop près dans le conflit avec le Nord Vietnam.
En conséquence l'administration cherchait à prendre des sanctions militaires contre le Nord mais sans provoquer ouvertement les deux grandes nations qu'elle estimait positionnées comme protecteur des communistes vietnamiens. Et d'un point de vue militaire pour le commandement de l'USAF cette opération n'avait donc pas d'objectifs bien définis et n'était pas assez franche pour avoir un impact immédiat sur le terrain et au niveau politique et faire vasciller Hanoi.
Lorsque que Rolling Thunder, après seulement quelques semaines, prouva son incapacité à affaibilir l'ennemi et à réduire sa volonté, l'objet de l'opération commença à changer. L'administration américaine décida, à la fin de 1965, d'orienter de manière directe les bombardements sur les flux de soldats et de matériel en provenance du Nord, l'affaiblissant directement dans ses actions tout en lui faisant passer un message clair sur les importantes capacité de destruction ciblées en cas de maintient du processus d'agression envers le Sud.
Afin d'amener le Nord à la table des négociations, le président Johnson réduisit le champ des bombardements contre le Nord à la fin mars 1968 signifiant la fin
prochaine de Rolling Thunder. Des premières discussions de paix démarrèrent à Paris en mai mais tournèrent court rapidement. En novembre Jonhson alla même jusqu'à arreter purement et simplement tout bombardement contre le Nord limitant les actions sur la partie Sud du pays. Dans ce cadre, Rolling Thunder se clotura au moment des éléctions présidentielles américaines de 68. Des négocations sérieuses s'en suivirent début janvier 69.
Excepté les énormes dommages infligés aux infrastructures du Nord et les pertes humaines et matériels militaires, Rolling Thunder fut un échec d'un point de vue politique et stratégique.
Arc Light - 18 Juin 1965 - Décembre 1972
Arc Light était le nom donné aux missions de bombardements des B-52 menées en Asie du Sud-Est durant la guerre du Vietnam.
La première mission Arc Light eut lieu le 18 juin 1965 lorsqu'un B-52 en provenance de la base de Guam déclencha l'attaque en larguant ses bombes sur un bastion VC dans la jungle. Le rôle premier des B-52 était bien le bombardement massif mais ils pouvaient également jouer un rôle du support tactique comme par exemple pour l'USMC durant l'opération Harvest Moon ou encore pour la 1st Cav dans la vallée Ia Drang.
En 1966, les opérations étaient principalement dirigées contre des cibles au Sud-Vietnam mais s'étendirent progressivement en Avril pour inclure le col Mu Gia au nord Vietnam et l'interdiction sur la piste Ho Chi Minh.
Le volume de bombardements augmenta énormément en 1967, soit presque le double de sorties qu'en 1966, avec notamment le support aux troupes au sol et l'attaque de concentrations ennemies et de leurs routes d'approvisionnement dans la vallée A Shau.
La défense de Khe Sanh assiégée en 1968 fut l'opération aérienne la plus grande et la plus significative en date en Asie du Sud-Est et permit de briser le siège et de faire battre en retraite les troupes de l'ANV.
En 1969, les opérations classiques de bombardements par les B-52 se poursuivirent en Asie du Sud-est à un rythme soutenu en mettant davantage l'accent sur le harcèlement de l'ennemi et la perturbation de la préparation de ses opérations, en particulier autour de Saigon. Les bombardiers continuèrent également à frapper les dépôts de ravitaillement ennemis, les bases, les concentrations de troupes et la piste Ho Chi Minh au Laos. Le nombre de sorties effectuées dans le cadre des opérations Arc light diminuèrent à partir de Novembre 1969 jusqu'à un arrêt temporaire en Août 1970.
Les opérations Arc Light de B-52 en provenance de Guam reprirent en février 1972, sous le nom de Bullet Shot, atteignant un pic en milieu d'année jamais atteint par le passé dû à la volonté du gouvernement américain de contraindre les communistes à s'assoir à la table des négociations de paix.
Les accords de Paris mirent fin à l'engagement officiel américain au Vietnam en janvier 73. Les opérations Arc Light continuèrent toutefois au Laos et au Cambodge jusqu'à la fin des toutes les opérations de combat américaines le 15 Aout 1973.
Sur l'ensemble du conflit, 75 membres d'équipages américains perdirent la vie durant les missions Arc Light.
Iron Hand - 12 Aout 1966 - 1972
L'Operation Iron Hand avait pour objectif la suppression des missiles SAM soviétiques présents au Nord vietnam avant que ceux-ci ne deviennent opérationnels.
Iron Hand était l'opération "préventive" combinée avec l'opération "réactive" Wild Weasel I visant la destruction des objectifs déjà opérationnels.
Avec la pression grandissante des actions de l'Operation Rolling Thunder et l'aumgentation de la fréquence des frappes aériennes américaines il était naturel qu'à un moment ou un autre les forces nord-vietnamiennes prennent des mesures drastiques en termes de défense aérienne.
L'Operation Iron Hand avait officiellement commencé le 12 aout 1966, mais la première frappe sur une base SAM ne fut accomplie que le 17 octobre.
Compte tenu du fait qu'une grande partie des pertes alliées durant les raids de bombardements sur le nord était causées par les SAM, les missions iron hand continuèrent à revetir une importance vitale tout au long du conflit.
Commando Hunt - 11 Novembre 1968 - 29 Mars 1972
L'USAF conduisit une série d'opérations aériennes d'interdiction portant le nom de code Commando Hunt contre la piste Ho Chi Minh au Sud Laos.
L'objectif étant d'essayer, en complément des actions terrestres, de déployer sa puissance aérienne et sa technologie pour entraver les mouvements de troupes et de matériel en provenance du Nord Vietnam et à destination des zones de combat au Sud. A cet effet il y eut 7 séries d'opérations Commando Hunt secrètes menées conjointement par la 7th Air Force et de la Task Force 77 de l'USN. Et débutant à le 11 novembre 1968 et durant jusqu'au printemps 72 (29 Mars 1972) lorsque l'invasion Nord-Vietnamienne changea la face du conflit.
Avec l'arrêt de Rolling Thunder une grande quantité d'appareils devinrent disponibles pour mettre en route la série d'opérations Commando Hunt à une échelle jamais encore atteinte.
Les missions étaient maintenant menées 24h/24 contre la logistique communiste. Cette nouvelle phase fut aussi accompagnée de missions de défoliation au travers de l'opération Ranch Hand.
L'ensemble des opérations Commando Hunt furent découpées en phases numérotées reflètant les conditions météorologiques saisonnières au Sud Laos. Même la saison des pluies de Juin à Octobre fut couverte. Ces opérations avaient deux objectifs : le premier, de réduire le flot d'approvisionnement du Nord en ralentissant ses mouvements, le second de détruire les véhicules et les caches de matériel présentent le long des routes, sentiers et autres cours d'eau sur les voies d'approvisionnement.
A la fin de l'ensemble des opérations Commando Hunt, 3 millions de tonnes de bombes avaient été déversées au Laos, réduisant considérablement, mais pas totalement, le passage des troupes communistes et de leurs matériels le long de la piste Ho Chi Minh.
Menu - 18 Mars 1969 - 26 Mai 1970
L'opération Menu était dirigée contre les camps de base et réseaux logistiques présents au Cambodge afin de soutenir les opérations communistes au Sud-Vietnam.
Le président Nixon ordona l'execution de ces raids pour punir le double jeu d'Hanoi qui continuait à fomenter des actions militaires pour annexer le Sud tout en évitant soigneusement toutes avancées sérieuses dans les négociations de paix. Le second objectif pour Nixon était églament de gagner du temps dans le processus de Vietnamisation entamé afin de rendre le plus possible autonomes les forces Sud- vietnamiennes.
Par ailleurs les protestations anti-guerre aux Etats-Unis et ailleurs limitaient sérieusement les options de Nixon, les bombardements étant devenus politiquement indéfendables, et ce sont donc les sanctuaires cambodgiens qui furent choisis pour exercer les représailles.
Durant la série de raids de l'opération Menu, les B-52 effectuèrent 3630 sorties et larguèrent 100 000 tonnes de bombes.
Les opérations individuelles spécifiques du "Menu" furent dénommées Breakfast, Supper, Lunch, Dessert, et Snack. Les raids se déroulèrent jusqu' au 26 Mai 1970, lorsque leur existence fut révelée par le New York Times avec l'incursion de troupes terrestres au Cambodge.
Alors que les missions Arc Light étaient officielles et autorisées, celles de Menu, elles, ne l'étaient pas. Ces missions classifiées étaient dirigées par la maison blanche et le personnel impliqué dû tromper la hiérarchie officielle de l'USAF et falsifier des rapports de missions. La connaissance des ces missions était très compartimentée et même le chef d'état major de l'USAF n'était pas informé.
En fait les raids Arc Light furent utilisés pour couvrir des raids de Menu. Les formations de combat étaient envoyées au même moment, ensemble et celles de l'opération Menu traversaient secrètement la frontière Cambodgienne pour mener à bien leurs missions puis à leur retour adaptaient leur rapport pour faire état d'actions officielles de bombardements sur le sol Sud-Vietnamien.
Linebacker - 6 Avril - 23 Octobre 1972
L'Operation Linebacker était un ensemble de missions de bombardements américains menés par la 7th Air Force et la Task Force 77 de l'US Navy contre le Nord du 9 mai au 23 octobre 1972.
L'objectif principal de l'opération était de stopper la tentative d'invasion du Sud lancée par le Nord durant l'offensive de printemps 72 lancée le 30 mars 72.
L'opération d'interdiction aérienne, menée en réponse à l'offensive des Nord-Vietnamiens, commenca le 6 avril 1972 avec des frappes dans la partie Sud du pays puis s'étendit rapidement.
Le 16 avril notamment des B-52 bombardèrent les réservoirs de stockage en carburant d'Haiphong.
Lorsque ces attaques montrèrent leur inefficacité à ralentir l'offensive, des navires de la Navy reçurent l'ordre de miner les ports et ce dès le 8 mai. 2 jours plus tard l'administration américaine étendit le champ d'action de l'opération d'interdiction aérienne sur l'ensemble du territoire Nord-Vietnamien, du nom de code initial Freedom Train, l'opération porterait dorénavant le nom de Linebacker.
L'objectif de Linebacker fut en partie atteint en octobre lorsque ses actions participèrent au retour du Nord-Vietnam à la table des négociations. Dans ce cadre les bombardements cessèrent mais après quelques mois de piétinements le Nord quitta à nouveau les négociations.
Linebacker fut la première opération d'interdiction aérienne menée en continu contre le Nord depuis l'arrêt des bombardements décidé par le président Johnson en novembre 68.
En termes de tactiques employées et de résultats obtenus, Linebacker présentait une amélioration importante comparée à Rolling Thunder.
Durant Linebacker, Les appareils américains menèrent des attaques sur des cibles comme des pistes d'atterissage, des centrales électriques ou encore des stations de radio qui pertubèrent réellement le flux d'approvisionnement et le renfort de troupes du Nord se battant au Sud.
Les bombes à guidage laser démontrèrent leur efficacité notamment sur des cibles comme les ponts dont celui de Thanh Hoa qui avait survécu à l'opération Rolling Thunder ainsi que les ponts routiers ou ferrovaires enjambant la rivière rouge à Hanoi.
Toutefois l'ennemi mit en place des méthodes alernatives afin d'arriver à ces fins comme le fait de traverser la rivière de nuit sur des ferries ou sur des ponts mobiles.
Le brouillage electronique de la même manière que durant Rolling Thunder provoquait des perturbations sur le contrôle radar des missiles SAM et de batteries anti aériennes. Les MiG Nord-Vietnamiens étaient présents durant Linebacker mais échouèrent à prendre le contrôle du ciel, en partie à cause de l'évolution des radars américains qui détectaient la trace des MiG dès leur phase de décollage donnant une longueur d'avance aux appareils américains pour l'interception.
Nixon eut recours à la force aérienne pour perturber les lignes d'approvisionnement ennemies et infliger de lourdes pertes sur le champ de bataille et parvint à maintenir l'ennemi suffisamment à distance sans devoir réintroduire des troupes au sol après avoir commencé la Vietnamisation et donc le retrait progressif américain du Sud-Vietnam. En fait les dernières troupes de combat de l'US Army quittèrent le Vietnam en aout 72 tandis que l'ARVN menait la contre attaque. Seulement 43 000 hommes de l'Air Force et du personnel de support restèrent au Vietnam.
Le succès important des opérations aériennes américaines provoqua certaines appréhensions à Saigon lorsque le président Thieu se rendit compte de la dépendance de l'ARVN a cette force de frappe américaine. La puissance de feu américaine ne pourrait plus être déclenchée par l'ARVN seule et le retrait américain laissait donc le Sud à la merci des forces communistes Nord-Vietnamiennes. Il rechigna à accepter la mise en place d'un cessez le feu, les Nord-Vietnamiens ne semblant pas non plus intéressés par cette solution.
Le President Nixon s'attaqua donc à ces obstacles en garantissant en premier lieu à Thieu "la garantie absolue" de son intention de "prendre des mesures rapides et sévères de rétorsion" dans le cas ou le Nord violerait les accords prévus. Puis en second lieu pour contraindre le Nord, il ordonna la reprise des bombardements au coeur du Nord-Vietnam.
Linebacker II - 18 - 29 Décembre 1972
L'Operation Linebacker II fut lancée le 18 Décembre 1972. Cette opération amenait à l'exploitation maximale des capacités de frappes aériennes dans le but de détruire toutes les cibles stratégiques telles que les stations de radio, les voies d'accès, les centrales energétiques et les aéroports principaux d'Hanoi et d' Haiphong.
Contrairement aux opérations précédentes Linebacker II donnait un cadre d'objectifs spécifiques à l'USAF et l'USN et levait la plupart des restrictions qui avaient causées beaucoup de frustration au sein du commandement.
L'objectif premier de Linebacker II était à nouveau de forcer le Nord à retourner à la table des négociations de paix pour signer la fin de la guerre au Vietnam. L'opération se constituait d'un ensemble de missions de frappes aériennes tactiques et stratégiques sans restriction comme par le passé, de jour et de nuit sur les cibles stratégiques majeures du Nord dans les environs de Hanoi et Haiphong.
Durant les 11 jours que dura l'opération les appareils américains déversèrent 49 000 tonnes de bombes devastant le Vietnam du Nord.
Durant ces missions les appareils de l'USAF et l'USN menèrent des missions de bombardements jour et nuit sur le sol Nord-Vietnamien.
Les B-52 frappant notamment Hanoi et Haiphong durant la nuit en compagnie des F-111 de la Navy se chargeant de la diversion, de frappes spécifiques sur les aéroports ou contre les SAM.
Les opérations de jour étaient quant à elles principalement menées par des A-7 et des F-4 bombardant à vue ou en utilisant des techniques LORAN suivant la météo. En complément des avions d'escorte de guerre electronique modèle Air Force EB-66 ou Navy EA-6 brouillaient les signaux radars Nord-Vietnamiens. Des avions modèle KC-135 permettaient d'assurer le réapprovisionnement de kérosène en vol d'un bon nombre d'appareil engagés dans l'opération Linebacker II.
La base de l'USAF Andersen à Guam était le site logisitque de soutien aérien le plus grand de l'histoire, plus de 15000 personnes s'y afféraient et environ 150 B-52 étaient alignés remplissant toute la zone de décollage. Durant l'opération Linebacker II en Decembre 1972, les bombardiers stationnant à Andersen effectuèrent 729 sorties en 11 jours.
Les sorties aériennes menées par la Navy furent centrées sur les zones cotières autour d'Hanoi et Haiphong. Il y eut 505 sorties de la Navy dans cette zone durant la durée de toute l'opération. Les appareils de la 7eme Flotte opérèrent un minage par voie aérienne extremement étendu stoppant les voies d'approvisionnement principales de l'ennemi.
Le mauvais temps fut le principal facteur limitant le nombre de frappes durant l'opération Linebacker II. Les Etats-Unis payèrent le prix pour l'accomplissement de l'opération, durant les raids les appareils de l'USAF et l'USN rencontrèrent une résistance ennemie intense résultant en la perte de 26 appareils sur les 23 jours que durèrent l'opération. Pour l'USAF se déclinant en 5 B-52, 4 F-4, 2 F-111 et 1 hélicoptère de secours perdus. Et pour l'USN 2 A-7, 2 A-6, 1 RA-5, et 1 F-4.
L'impact de l'opération de bombardements fut évident en termes de dommages sévères à la logistique Nord-Vietnamienne. En bilan le 29 décembre 72, les 650 frappes de jours des appareils de combat et les 700 sorties nocturnes des B-52 persuadèrent le gouvernement du Nord de revenir à la table des négociations à la fin de l'année 72. Linebacker II fut définitivement arrêtée le 27 janvier 73 et le lendemain le cesser le feu fut prononcé mettant fin aux opérations américaines au Vietnam.