Campagne Counteroffensive IV - 02/04/68 au 30/06/68
Pendant cette période, les forces américaines engagèrent un certain nombre d'opérations d'usure contre l'ennemi. Les opérations conjointes PEGASUS ET LAM SON 207 permirent de sauver la Base de Khe Sanh à partir du 5 avril et rouvrirent ainsi la route 9 pour la première fois depuis août 1967. Ces opérations non seulement restreignirent sévèrement les possibilités d'accès de l'ANV à la province de Quang Tri, mais aussi infligèrent des lourdes pertes aux restes de deux divisions de l'ANV qui tentaient de se retirer de la zone.
Ce succès fut suivi par une opération singulièrement gâchée, DELAWARE-LAM SON, pour reprendre le camp de forces spéciales perdu lors de la défaite deux ans plus tôt en mars 1966 dans la vallée de Ah Shau. L'opération DELAWARE nécessita des bombardements massifs des B-52 pour essayer de stopper l'artillerie qui paralysait l'avancement des troupes terrestres. Finalement des caches d'armes et de nourritures furent découverts mais à cause du mauvais temps les américains quittèrent le terrain début mai laissant tout le loisir aux VC de reprendre position, ce retrait entrainera en 69 l'obligation pour l'armée américaine de revenir à nouveau dans la vallée qui sera notamment le théâtre de l'affrontement sanglant de la colline Dong Ap Bia, rebaptisée par les américains 'hamburger hill".
Les deux opérations PEGASUS et DELAWARE permirent d'empêcher l'ennemi d'attaquer les zones densément peuplées de la I ere CTZ et le forcèrent à reporter sa pression sur la III eme CTZ.
Au cours de la période du 5 au 12 mai 1968 le vietcong lança une offensive avec comme objectif principal Saigon. Les forces alliées défendirent la ville avec une grande détermination, de ce fait la capitale ne fut jamais en réel danger d'invasion. Des petites unités VC, qui avaient réussi à entrer dans la périphérie, furent vite isolées et terrassées.
À la fin de Juin 1968 les forces alliées avaient fortement contrecarré les attaques de l'ennemi, en infligeant de très lourdes pertes, et en mettant à mal sa capacité future à attaquer des zones urbaines au sein de la République du Vietnam. L'ennemi fut donc contraint de céder du terrain et de se retirer dans ses sanctuaires au nord et dans les pays voisins.